17e Session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine : Le discours panafricaniste du Brésilien Lula met l’égoïsme des Africains à nu
Source : Le Temps
LULA Da Silva, ex Président du Brésil |
Si cinquante années après les indépendances, la cupidité, la soif inextinguible du pouvoir, la course effrénée au pillage continuent, les africains n‘auront plus que leurs yeux pour pleurer et ce sont des générations d’Africains qui sont en péril. Un homme, Lula, est venu d’un autre continent, l’Amérique du sud, et a asséné cette vérité à des dirigeants africains peu soucieux du développement.
Le chacun pour soi Dieu pour tous, en vigueur depuis les années des indépendances va-t-il mourir de sa belle mort. En tout cas, nombre de discours ont semblé aller dans le sens d’une introspection. Du président hôte Théodoro Obiang N’Guéma M’Bassogo de Guinée Equatoriale à l’invité spécial Da Silva Lula, ex-président du Brésil, tous ont fustigé «le monopole de cinq pays dans le monde». Le thème de cette session «Assemblée générale sur le rôle de la jeunesse africaine» aura servi d’exutoire. Un moment d’exhortation pour le Brésilien, une tribune de défoulement et de regret pour l’Equato-Guinéen.
C’est d’abord l’ex-président brésilien Da Silva Lulu qui dresse un sévère réquisitoire dans une sorte de «leçon de gouvernance dans la souveraineté». Une virulente exhortation à l’endroit des chefs d’Etat africains arrivés, pour la plupart au pouvoir par coups d’Etat ou installés par une puissance étrangère. Un appel à la responsabilité, à la dignité et à la souveraineté du continent souffre douleur, livré à la raillerie du fait du cliché dégradant que l’occident ne cesse de projeter de lui. Mais tout de même un continent dont ses enfants sont en grande partie responsables de son sous développement du fait de leur cupidité et leur soif du pouvoir. Pourvu qu’on aille au-delà des professions de foi, des discours politiques, ce qui pour la jeunesse reste un leurre quand on connaît la manière dont certains chefs d’Etat sont arrivés et luttent pour s’accrocher au pouvoir. En définitive, l’Afrique porte sa propre faiblesse dont elle n’a pas encore pris conscience.
En effet, seulement cinq (5) pays africains contribuent au budget de l’Union africaine à hauteur de 75% sur la cinquantaine des membres. Le reste du budget provient des pays «donateurs» de l’occident. Les coups d’Etat répétitifs qui entraînent la pauvreté, la famine ; les rébellions ; et autres moyens illégaux d’accéder au pouvoir en contournant les urnes ou tout simplement en saupoudrant d’une couche de légalité cette accession au pouvoir. Ce sont ces travers qu’a dénoncés le prix Nobel de la paix Da Silva Lula qui a installé le Brésil son pays dans la cour des nations émergeantes.
«L’Union africaine avec 1,4 milliards d’habitants, l’Amérique latine avec 400 millions d’habitants, ce n’est pas possible que cinq pays nous dictent leurs lois au Conseil de Sécurité de l’Onu. La crise économique que vit la planète vient des Etats-Unis d’Amérique (…) Nous devons demander un cessez-le feu immédiat en Libye». Et Jacob Zuma de menacer les forces coalisées : «vous n’avez pas le droit de tuer Kadhafi».
Un discours qui tranche avec les courbettes que certains chefs d’Etat africains ont servi jusque là. Dans la salle il y avait ceux qui peuvent s’enorgueillir de s’être toujours exprimé avec courage pour dénoncer l’intrusion, le diktat et la mainmise des puissances occidentales sur les trésors du continent noir. Cette classe de dirigeants, une espèce en voie de disparition sur le continent, n’est pas toujours suivie. C’est le cas de Thabo M’Beki ex-président sud africain qui continue encore de dénoncer l’intrusion de la France dans les affaires intérieures des pays africains, ce pays qui nourrit et arme des rébellions dans les pays qui ont cessé d’être ses colonies, comme c’est le cas en Côte d’Ivoire où un chef d’Etat, en l’occurrence Alassane Dramane Ouattara, a été installé de force.
Mais dans la salle de l’Union africaine, il n’y pas que des souverainistes, il y a aussi des pions des puissances occidentales, ils sont les plus nombreux. Et quand ils entendent le président Lula dire que «nous devons demander un cessez-le feu immédiat en Libye», ils savent que leur tâche est désormais ardue. Ils étaient tous là. D’Abdoulaye Wade du Sénégal qui séjourna à Benghazi pour enlever toute légitimité à la lutte du Guide libyen Muammar Kadhafi, selon les consignes des parrains occidentaux, Blaise Compaoré du Burkina Faso qui couva la rébellion du nord ivoirien qui a chassé le panafricaniste Laurent Gbagbo du pouvoir le 11 avril 2011, Dénis Sassou N’Guesso du Congo Brazzaville, Idriss Déby du Tchad, Paul Biya du Cameroun, Faure Gnassingbé du Togo, Ali Bongo Odinba du Gabon et la toute dernière recrue au service des puissances d’oppression Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire. De nombreux jeunes africains pour qui ces réflexions sont menées osent croire que cette 17e session ordinaire de la conférence de l’Union africaine tenue à Malabo en Guinée équatoriale ne sera un autre sommet de plus, où des chefs viennent étaler le volume de leur délégation.
Le chacun pour soi Dieu pour tous, en vigueur depuis les années des indépendances va-t-il mourir de sa belle mort. En tout cas, nombre de discours ont semblé aller dans le sens d’une introspection. Du président hôte Théodoro Obiang N’Guéma M’Bassogo de Guinée Equatoriale à l’invité spécial Da Silva Lula, ex-président du Brésil, tous ont fustigé «le monopole de cinq pays dans le monde». Le thème de cette session «Assemblée générale sur le rôle de la jeunesse africaine» aura servi d’exutoire. Un moment d’exhortation pour le Brésilien, une tribune de défoulement et de regret pour l’Equato-Guinéen.
C’est d’abord l’ex-président brésilien Da Silva Lulu qui dresse un sévère réquisitoire dans une sorte de «leçon de gouvernance dans la souveraineté». Une virulente exhortation à l’endroit des chefs d’Etat africains arrivés, pour la plupart au pouvoir par coups d’Etat ou installés par une puissance étrangère. Un appel à la responsabilité, à la dignité et à la souveraineté du continent souffre douleur, livré à la raillerie du fait du cliché dégradant que l’occident ne cesse de projeter de lui. Mais tout de même un continent dont ses enfants sont en grande partie responsables de son sous développement du fait de leur cupidité et leur soif du pouvoir. Pourvu qu’on aille au-delà des professions de foi, des discours politiques, ce qui pour la jeunesse reste un leurre quand on connaît la manière dont certains chefs d’Etat sont arrivés et luttent pour s’accrocher au pouvoir. En définitive, l’Afrique porte sa propre faiblesse dont elle n’a pas encore pris conscience.
En effet, seulement cinq (5) pays africains contribuent au budget de l’Union africaine à hauteur de 75% sur la cinquantaine des membres. Le reste du budget provient des pays «donateurs» de l’occident. Les coups d’Etat répétitifs qui entraînent la pauvreté, la famine ; les rébellions ; et autres moyens illégaux d’accéder au pouvoir en contournant les urnes ou tout simplement en saupoudrant d’une couche de légalité cette accession au pouvoir. Ce sont ces travers qu’a dénoncés le prix Nobel de la paix Da Silva Lula qui a installé le Brésil son pays dans la cour des nations émergeantes.
«L’Union africaine avec 1,4 milliards d’habitants, l’Amérique latine avec 400 millions d’habitants, ce n’est pas possible que cinq pays nous dictent leurs lois au Conseil de Sécurité de l’Onu. La crise économique que vit la planète vient des Etats-Unis d’Amérique (…) Nous devons demander un cessez-le feu immédiat en Libye». Et Jacob Zuma de menacer les forces coalisées : «vous n’avez pas le droit de tuer Kadhafi».
Un discours qui tranche avec les courbettes que certains chefs d’Etat africains ont servi jusque là. Dans la salle il y avait ceux qui peuvent s’enorgueillir de s’être toujours exprimé avec courage pour dénoncer l’intrusion, le diktat et la mainmise des puissances occidentales sur les trésors du continent noir. Cette classe de dirigeants, une espèce en voie de disparition sur le continent, n’est pas toujours suivie. C’est le cas de Thabo M’Beki ex-président sud africain qui continue encore de dénoncer l’intrusion de la France dans les affaires intérieures des pays africains, ce pays qui nourrit et arme des rébellions dans les pays qui ont cessé d’être ses colonies, comme c’est le cas en Côte d’Ivoire où un chef d’Etat, en l’occurrence Alassane Dramane Ouattara, a été installé de force.
Mais dans la salle de l’Union africaine, il n’y pas que des souverainistes, il y a aussi des pions des puissances occidentales, ils sont les plus nombreux. Et quand ils entendent le président Lula dire que «nous devons demander un cessez-le feu immédiat en Libye», ils savent que leur tâche est désormais ardue. Ils étaient tous là. D’Abdoulaye Wade du Sénégal qui séjourna à Benghazi pour enlever toute légitimité à la lutte du Guide libyen Muammar Kadhafi, selon les consignes des parrains occidentaux, Blaise Compaoré du Burkina Faso qui couva la rébellion du nord ivoirien qui a chassé le panafricaniste Laurent Gbagbo du pouvoir le 11 avril 2011, Dénis Sassou N’Guesso du Congo Brazzaville, Idriss Déby du Tchad, Paul Biya du Cameroun, Faure Gnassingbé du Togo, Ali Bongo Odinba du Gabon et la toute dernière recrue au service des puissances d’oppression Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire. De nombreux jeunes africains pour qui ces réflexions sont menées osent croire que cette 17e session ordinaire de la conférence de l’Union africaine tenue à Malabo en Guinée équatoriale ne sera un autre sommet de plus, où des chefs viennent étaler le volume de leur délégation.
Simplice Allard
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