Source : Le Temps : (Auteur : Bamba Mafoumgbé)
Le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Ahoussou Jeannot et le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques ont récemment co-animé une conférence de presse à l’hôtel du Golf sur le dossier de l’ancien chef d’Etat, Laurent Gbagbo, assigné à résidence à Korhogo. En attendant l’ouverture du procès de l’ancien Président Laurent Gbagbo, le gouvernement ivoirien est non seulement dans l’embarras mais est à la recherche d’une juridiction compétente. Voire même du lieu où devrait se tenir ce jugement. Là où Me Ahoussou, ministre de la justice parle à la fois de Cour d’Assise et de la Cpi, Coulibaly Nemaya, ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques qui a co-animé une récente conférence de presse indique : « Si nous nous précipitons, nous risquons de nous retrouver dans une situation d’injustice. On a l’embarras du choix du lieu où le juger. L’ancien chef de l’Etat peut-il être jugé par un tribunal de droit commun ou pas, nous sommes en train d’analyser ». Parlant des crimes commises durant la crise post-électorale, Me Ahoussou qui est certainement très au fait des requêtes et recommandations contenues dans les différents rapports des Ong internationales et de l’Organisation des Nations Unies qui indexent les deux camps, aussi bien le camp Ouattara que le camp Gbagbo, a préféré utiliser le « on » qui est impersonnel. « Nous allons les traquer même si on doit durer dix ans. On ne peut plus tuer impunément. C’est fini ! » Pour désigner des pro-Ouattara ? Pendant qu’il donne des informations précises indexant le camp Gbagbo sur « l’enlèvement survenu à Novotel Abidjan. Avec la charge émotionnelle nécessaire « Les langues se délient. Ils ont été torturés à la Présidence. La Présidence sous Laurent Gbagbo était un mouroir. Sous Gbagbo c’était la voix des armes. Maintenant c’est fini… » Alors question : Comment Me Ahoussou Jeannot, avocat au barreau d’Abidjan, défenseur de la veuve et de l’orphelin, ministre de Laurent Gbagbo bien avant l’attaque du 19 Septembre 2002 et après, n’a pas dénoncé ces faits depuis bien longtemps et a continué à collaborer avec lui au gouvernement ? Cette façon soudaine de couvrir Laurent Gbagbo d’anathèmes est bien curieuse. S’agissant des prochaines étapes, le garde des Sceaux, ministre d’Etat, ministre de la Justice a annoncé que deux mille victimes des deux camps viendront bientôt témoigner dans un bureau aménagé pour la circonstance à Cocody, les deux Plateaux. Les concernées ont-ils été déjà triés sur le volet pour accabler des présumés mis en cause ? Terminant et faisant allusion aux prochaines listes des personnes dont les comptes seront bloqués, il a dit que désormais les propositions de listes seront analysées. Certainement avant la publication.
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