Alassane Ouattara pris dans un piège juridico-grammatical “Nos crises majeures relèvent, il me semble, de nos crises de représentations que nous avons les uns des autres. Et la crise post-électorale que nous vivons depuis 4 mois bientôt, n’échappe pas à ce constat supra. La compréhension de cette crise ne va pas sans passion (qui, héla...s se mesure en désolation et pertes de vies humaines), mais elle ne va pas non plus sans précision et vérité des mots à employer pour décrire la moindre des situations. Avec le scoop du week-end dernier à savoir la nomination du Prof. Francis Wodié comme nouveau Président du Conseil Constitutionnel pour investir Alassane Ouattara, dire : “Ah, si le ridicule tuait !”, c’est manquer de souffle.
Certes le RHDP et Alassane Ouattara ne sont ni à un ridicule près, ni à une absurdité près, mais le rapport du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine est clair et formel. Si d’une part l’UA reconnaît Alassane Ouattara comme Président élu de la Côte D’Ivoire, elle lui demande, d’autre part de “se faire investir par le Conseil Constitutionnel”. Du point de vue grammatical, il faut relever l’emploi de l’article défini “LE” (cf. le Conseil Constitution-nel”).
Rappelons que nous sommes à un niveau de responsabilités diplomatiques où tous les mots (y compris les virgules) sont pesés et sous-pesés avant d’occuper dans le texte final telle ou telle place. Le texte de l’UA ne dit pas “un Conseil constitutionnel” encore moins “un nouveau conseil constitutionnel”. Le choix de l’article défini (LE) parmi d’autres articles de la langue ne laisse pas la place à une nouvelle création ou à un contournement juridique. L’article défini signifie que le nom qu’il marque, est déjà connu, qu’il n’est plus à présenter. Comparez les phrases : “Le bandit a été tué /Un bandit a été tué”. Qui a compris cette différence sémantique comprend aisément que le destin de Alassane Ouattara se joue une fois encore sur une question grammaticale (cf. le débat constitutionnel au temps du Général Gueï Robert sur les conjonctions (“ET/OU”). Il n’y a pas de hasard et ici les choses sont plus compliquées puisque depuis le 4 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel, seul juge des élections, a déjà investi le gagnant de l’élection présidentielle de 2010, Laurent Gbagbo, comme Président de la République de Côte d’Ivoire pour cinq ans. Au total, Alassane Ouattara se trouve coincé entre deux verdicts qui sont sans appel. D’un côté le Conseil Constitutionnel, à qui il avait déjà écrit (par voie d’huissier) pour sa légitimité, et qui lui a répondu sans détours et négativement. De l’autre le verdict piégeant de l’UA qui lui impose l’article défini (LE) et non l’article indéfini (UN) qui renvoie à quelconque… ou n’importe quoi. Un piège juridico-grammatical qui se fermera sur lui.
Comme quoi, c’est l’homme qui se crée des problèmes et non l’inverse. Ko té môgô gnini… disent les Anciens. Et dire que cet acteur politique à problèmes n’a à la bouche que le mot “solutio”… qui le trahit. “Merci en Dieu de nous le faire découvrir. O triste fin !”
Prof. KONE DRAMANE Ancien Ministre de la Culture et de la Francophonie
Certes le RHDP et Alassane Ouattara ne sont ni à un ridicule près, ni à une absurdité près, mais le rapport du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine est clair et formel. Si d’une part l’UA reconnaît Alassane Ouattara comme Président élu de la Côte D’Ivoire, elle lui demande, d’autre part de “se faire investir par le Conseil Constitutionnel”. Du point de vue grammatical, il faut relever l’emploi de l’article défini “LE” (cf. le Conseil Constitution-nel”).
Rappelons que nous sommes à un niveau de responsabilités diplomatiques où tous les mots (y compris les virgules) sont pesés et sous-pesés avant d’occuper dans le texte final telle ou telle place. Le texte de l’UA ne dit pas “un Conseil constitutionnel” encore moins “un nouveau conseil constitutionnel”. Le choix de l’article défini (LE) parmi d’autres articles de la langue ne laisse pas la place à une nouvelle création ou à un contournement juridique. L’article défini signifie que le nom qu’il marque, est déjà connu, qu’il n’est plus à présenter. Comparez les phrases : “Le bandit a été tué /Un bandit a été tué”. Qui a compris cette différence sémantique comprend aisément que le destin de Alassane Ouattara se joue une fois encore sur une question grammaticale (cf. le débat constitutionnel au temps du Général Gueï Robert sur les conjonctions (“ET/OU”). Il n’y a pas de hasard et ici les choses sont plus compliquées puisque depuis le 4 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel, seul juge des élections, a déjà investi le gagnant de l’élection présidentielle de 2010, Laurent Gbagbo, comme Président de la République de Côte d’Ivoire pour cinq ans. Au total, Alassane Ouattara se trouve coincé entre deux verdicts qui sont sans appel. D’un côté le Conseil Constitutionnel, à qui il avait déjà écrit (par voie d’huissier) pour sa légitimité, et qui lui a répondu sans détours et négativement. De l’autre le verdict piégeant de l’UA qui lui impose l’article défini (LE) et non l’article indéfini (UN) qui renvoie à quelconque… ou n’importe quoi. Un piège juridico-grammatical qui se fermera sur lui.
Comme quoi, c’est l’homme qui se crée des problèmes et non l’inverse. Ko té môgô gnini… disent les Anciens. Et dire que cet acteur politique à problèmes n’a à la bouche que le mot “solutio”… qui le trahit. “Merci en Dieu de nous le faire découvrir. O triste fin !”
Prof. KONE DRAMANE Ancien Ministre de la Culture et de la Francophonie
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