Qui règne par l'épée périt par l'épée
IB torturé et finalement abattu par les FRCI |
L'autoproclamé Général de division, Ibrahim Coulibaly (IB) commandant du fameux commando invisible, a été abattu par les FRCI nous dit-on dans la nuit du 27 au 28 avril 2011 à son fief Abobo PK18 (route d'ayama).
En réalité, IB devait mourir, parce qu'étant devenu gênant pour le nouveau pouvoir en place en Côte d'Ivoire. Il en savait trop.
HISTORIQUE
Ibrahim Coulibaly est considéré par beaucoup d’observateurs comme le véritable père fondateur de la rébellion ivoirienne. Simple sergent-chef des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (Fanci) au moment du coup d’Etat de Noël 1999, IB est, avec le caporal Oumar Diarrassouba et le sergent Souleymane Diomandé alias «La grenade» (tous les eux assassinés depuis), le meneur des jeunes «Dioulas» qui vont porter le général Robert Guéï au pouvoir avec la caution des généraux nordistes Abdoulaye Coulibaly et Lansana Palenfo. Ancien garde du corps des enfants de Ouattara, IB va jouer le rôle du «grand frère» qui a redonné leur dignité aux soldats originaires du Nord confinés dans les grades subalternes dans l’armée ivoirienne.
Le soupçonnant de velléités putschistes, le général Guéï le nomme attaché militaire au Canada. Quelques semaines après cette décision, quelques-uns de ses hommes sont arrêtés par le général Guéï, après avoir organisé un coup d’Etat «le complot du cheval blanc»; ils sont torturés. Parmi eux, Wattao, Chérif Ousmane, Tuo Fozié, Diarrassouba et «La grenade», qui décédera des suites de ses blessures.
Le soupçonnant de velléités putschistes, le général Guéï le nomme attaché militaire au Canada. Quelques semaines après cette décision, quelques-uns de ses hommes sont arrêtés par le général Guéï, après avoir organisé un coup d’Etat «le complot du cheval blanc»; ils sont torturés. Parmi eux, Wattao, Chérif Ousmane, Tuo Fozié, Diarrassouba et «La grenade», qui décédera des suites de ses blessures.
Quand éclatera l’insurrection militaire du 19 septembre 2002, ce sont les mêmes hommes, devenus des déserteurs de l’armée ivoirienne, qui mènent les opérations, commandés en sous-main par IB, qui a piloté toute l’opération depuis le Burkina Faso. Profitant de l’absence d’IB, un certain Guillaume Soro, qui était censé n’être que le «visage politique» du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI, le mouvement mis sur pied par les rebelles), devient très vite, en s’appuyant sur les principaux lieutenants de Coulibaly, le vrai patron de la rébellion des Forces nouvelles. Pis, les principaux soutiens d’IB au sein de la rébellion, comme le caporal Kassoum Bamba, Adam’s ou le chef Mobio, sont traqués et liquidés. Ainsi, lorsque Soro échappe miraculeusement à un attentat contre son avion en 2007, beaucoup soupçonnent IB d’être l’auteur du coup.
DÉNOUEMENT
Ayant un temps disparu de la circulation au gré de ses péripéties judiciaires, IB, qui s’est autoproclamé «général», a refait surface dernièrement à la tête du fameux et courageux «commando invisible» qui a puissamment contribué à saper le moral des Forces de sécurité (FDS, armée régulière de Côte d'Ivoire) dans le quartier d'Abidjan, Abobo.
Ouattara s'est appuyé sur «Djibilan», un autre de ses surnoms qui signifie «l’invisible» en langue Koyaka (son ethnie), pour ébranler le régime de Laurent Gbagbo. Mais très vite à la chute de LG, IB est sommé de déposer les armes par Ouattara, son mentor. IB n'obtempère pas et va même jusqu'à réclamer la présidence de la république de CI. Cette surenchère est très mal reçu par son mentor qui va finalement lancer une fatwa contre lui. IB sera tué finalement ce mercredi 27 avril 2011, après avoir été malmené et torturé à sa capture par les FRCI au cours de "l'Opération de pacification" ordonnée par Ouattara.
Belle récompense à un serviteur à qui l'on a confié la sale besogne pendant ces 12 dernières années; la mort de ce dernier. Alors qu'il ne reclamait que sa part du gateau en faisant monter par moment les enchères. Il était devenu trop gênant pour ce qu'il savait sur l'implication de la France dans les différents putschs en CI depuis 1999, sur la connivence Ouattara, Blaise Compaoré et France. Aussi, laisser IB vivre comportait trop de risques. Vivre aux côtés d'un abonné au coup d'Etat mettait en péril la stabilité du nouveau régime. Et pour faire admettre sa mort, l'on a pris le soin de le présenter ces derniers jours comme un rebelle, subversif au même titre que tous les patriotes progbagbo encore en armes (qu'il faille coute que coute désarmer par la force des bombardements au péril de la vie des civiles).
IB devait mourir pour consolider le pouvoir du nouvel homme fort de la Côte d'Ivoire.
A qui le tour très bientôt dans l'entourage de Ouattara ?
Par Minga Wohi
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