Toungara, Bictogo, Ouloto, Mabry…ces ministres qui ont déchiré la charte de bonne conduite de Ouattara
Quels sont les scandales qui ont émaillé le pouvoir Ouattara, depuis le 11 avril 2011, jour de l’arrestation du président Gbagbo par les forces françaises. Les Ivoiriens et les amis de la Côte d’Ivoire s’accordent pour dire que la gouvernance de M. Ouattara fait chorus avec corruption, surfacturation et autres abus de biens publics, caractéristiques d’un régime amoral, mû par la politique du ventre. On aurait dit : Ouattara est au pouvoir, les scandales aussi !
C’est hyper curieux qu’un régime
qui, pour la première fois dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, a fait
signer une charte de bonne conduite à chaque membre du gouvernement,
devant la nation et le chef, se laisse aller à de telles dérives. Cette
charte était-ce de la poudre aux yeux des contribuables et autres
bailleurs de fonds, ou est-ce Alassane Ouattara qui n’a pas les moyens
de l’appliquer ?
Voici des extraits de ce document en 10 points,
présenté comme «un bréviaire intégrant et symbolisant les valeurs
cardinales de probité morale, d’équité et de bonne gouvernance». Mais
qui est violé à souhait.
Zoom sur des actes de mal gouvernance qui
scandalisent aussi bien les amis que les ennemis politiques du Président
ivoirien, apparemment bien boulonné dans un système de gestion
moyenâgeuse des affaires publiques. Allons sur les traces d’Adama
Toungara, Anne Désirée Ouloto, Adama Bictogo et Mabri Toikeusse.
La suite de 90 millions par mois et la Jaguar de 120 millions de Toungara
.
Le ministre ivoirien du Pétrole et de l'Energie,
l’actuel député-maire d’Abobo, Adama Toungara a plongé dans le fleuve
tumultueux des scandales des années Ouattara. De fait, dans sa
publication n° 648 05/12/2012, le confrère «Lettre du Continent» écrit
que «le ministre ivoirien des Mines et du Pétrole, Adama Toungara vient
de recevoir une belle avoinée de la part d’Alassane Ouattara. Ce dernier
a exigé que le fringant ministre quitte la suite qu’il occupe depuis
seize mois au 7e étage de l’hôtel Pullman d’Abidjan. Le loyer mensuel de
cette suite de cinq chambres revenait à 90 millions F Cfa (135 000 €)».
La Lettre du Continent note que «Le Loyer de la suite était au compte
du trésor ivoirien.» L’information n’a pas été démentie. Que c’est
renversant, ahurissant et choquant dans une Côte d’Ivoire qui ajoute
dette sur dette pour espérer sortir la tête de l’eau. Le ministre Adama
Toungara qui se la coule douce sur les fonds publics à hauteur de 90
millions Fcfa par mois, alors que des enfants de son pays sont entassés à
90 ou 120 par classe, faute d’infrastructures d’accueil.
L’Etat
débourse tous les mois 90 millions de nos francs pour faire plaisir à
Adama Toungara, pendant que des centres de santé villageois attendent
depuis des lustres qu’une main providentielle vienne garnir leurs
plateaux techniques.
Adama Toungara ne finit pas de faire parler de lui. Après son séjour
luxueux de près de deux ans dans un hôtel de la place et son incapacité à
réformer le secteur minier en Côte d’Ivoire, il vient encore d’attirer
tous les regards sur lui. Et pour cause, il vient de s’offrir, il y a
quelques semaines, un somptueux bijou roulant. Un Jaguar de type MLJ.
Il faut casser la tirelire pour s’octroyer cette perle. 120 millions de
francs TTC *. Le véhicule a attiré l’attention lors d’un stationnement
dans le parking de l’aéroport Félix Houphouët -Boigny, immatriculé
4004FS01.
Que va faire Ouattara ? Les Ivoiriens
s’interrogent. il ne suffit pas de vider Toungara des lieux pour que
s’arrête l’hémorragie financière. Il faut appliquer la «charte d’éthique
du gouvernement», par laquelle les membres du gouvernement ont déclaré
souscrire aux dix valeurs cardinales édictées.
Le scandale de l’expulsion de l’épouse du ministre d’Etat Mabri Toikeusse.En voici en un autre scandale qui a fait couler beaucoup d’encre et de
salive. Une «affaire qui ne fait pas honneur à la république». Pour
reprendre les mots (au moment des faits) de la ministre de l’Enfant, la
Femme et de la Famille, Raymonde Coffie Goudou qui, sur instruction du
Chef de l’Etat, animait une conférence de presse à sa résidence à
Cocody-les Ambassades pour faire la lumière sur cette affaire.
De fait,
le vendredi 7 septembre 2012, le ministre Albert Toikeusse Mabri, a fait
expulser manu-militari sa femme et ses 5 filles mineures de sa
résidence de fonction où ces dernières vivaient à Cocody-Ambassades,
selon le Dg de la Sogepie qui a affirmé que «C’est l’avocat du ministre
Mabri qui a fait exécuter l’acte d’expulsion».
Des enfants mineurs et
leur mère, l’épouse légitime du collaborateur d’Alassane, ont été jetés à
la rue, sous les regards du voisinage, en présence de Journalistes
molestés par les hommes du ministre Mabri. A l’origine de cette
expulsion spectaculaire, une procédure de divorce introduite en justice
par Mabri au mois de juin 2012. Mais suspendue par le premier président
de la Cour d’Appel, parce son exécution «risque d’entrainer des
conséquences manifestement excessives et irréparables». Il a ordonné en
conséquence «la suspension de l’exécution du jugement sur les mesures
provisoires numéro 2767 rendu le 19 juillet 2012 par le tribunal de
première instance d’Abidjan-Plateau jusqu’à ce que la Cour d’Appel vide
sa saisine relativement audit jugement.» Mabri Toikeusse en a cure, il a
sollicité et obtenu les services du directeur général de la Sogepie
pour jeter dehors «immédiatement et sans délai» Mme Mabri et ses enfants
mineurs.
Mais contre toute attente, «Il est mis à la disposition de
monsieur Bamba Issiaka, directeur général de la Sogepie, la villa numéro
7 sise à Cocody-Ambassade, rue Hibiscus faisant partie du patrimoine
immobilier non cessible de l’Etat pour lui servir de logement de
fonction», lit-on dans la décision d’affection du 3 septembre signé de
Bamba Issiaka lui-même.
«cette affaire ne fait pas honneur à la
république». «Si le Président de la République est intervenu, c’est
parce qu’il y a eu vice de procédure du Directeur général de la
Sogepie». «C’est le Directeur général de la Sogepie qui a commis un
huissier pour expulser Mme Mabri Toikeusse», précisera Raymonde Coffie
Goudou, qui a martelé : «Je n’accepte pas qu’on fasse cela à une femme
(…) Si cela arrivait une autre femme, le Président de la République
allait prendre la même décision».
Alors question : M. le président
Alassane Ouattara, le fait pour le ministre d’Etat, ministre du Plan
Albert Mabri Toikeusse, d’abandonner son épouse et ses enfants à bas
âge, puis de les expulser du domicile familial, selon les dires de
l’épouse elle-même qui a ajouté qu’il a aménagé ailleurs, cette façon de
faire ne tombe-t-elle pas sous le coup du point 2 de la charte
d’éthique du gouvernement qui stipule :
«2- Le Respect de la Dignité et
de la Vie humaine: chaque membre du gouvernement considère la vie comme
sacrée. Aussi s’abstient-il de toutes paroles et tous actes susceptibles
de porter atteinte à la dignité et à la vie humaine.» Et pourtant…
Anne Ouloto et le scandale des déchets…
Maman bulldozer a réussi la prouesse d’attribuer un marché de 60 milliards à Satarem, une société française en faillite. Il s’agit de la société Satarem-Greensol, filiale du groupe français Satarem qui était en liquation au moment des faits. Elle était clôturée par décision de justice en France depuis le 18 novembre 2010 pour insuffisance d`actifs. C’est elle curieusement que la ministre ivoirienne de la Salubrité d’alors a dénichée pour nettoyer le district d’Abidjan.
Maman bulldozer a réussi la prouesse d’attribuer un marché de 60 milliards à Satarem, une société française en faillite. Il s’agit de la société Satarem-Greensol, filiale du groupe français Satarem qui était en liquation au moment des faits. Elle était clôturée par décision de justice en France depuis le 18 novembre 2010 pour insuffisance d`actifs. C’est elle curieusement que la ministre ivoirienne de la Salubrité d’alors a dénichée pour nettoyer le district d’Abidjan.
Et ce n’était un
secret pour personne, Satarem-Greensol n`avait pas produit la caution
de 2 milliards exigée. Mais elle devrait, grâce à Anne Ouloto, profiter
de l`avance de l`Etat pour s`équiper en Turquie. Heureusement que la
mayonnaise n’a pas pris.
Mais là aussi, Alassane Ouattara n’a pas
bronché. Il n’a pas activé le point (3- La Primauté de l’Intérêt
général) de la charte selon lequel : «toute décision, toute action ou
toute tâche doit s’inscrire et être menée dans l’optique de l’intérêt
général, selon les exigences et normes de rigueur et de qualité que
justifient les ressources disponibles.» et le ( 5- La Bonne Gouvernance )
stipulant : «chaque membre du Gouvernement s’engage à cultiver
l’excellence et à promouvoir les pratiques de bonne gouvernance au sein
de son département ministériel et dans les structures placées sous son
autorité. Le respect strict des lois et règles de la République est une
nécessité d’intérêt national dont dépendent, à la fois le relèvement
moral de notre pays et son développement intégral et durable.»
Vous avez
dit laxisme pousse-au-crime ? !
Barthélemy Téhin
Barthélemy Téhin
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