LE SERPENT N'EST PAS MORT... Le panel des 5 de l'UA.
Quelqu'un peut-il dire ce qui s'est passé au sommet des chefs d'Etat africains à Addis Abéba du 30 au 31 janvier 2011?
Annoncé pour être le sommet où les chefs d'états africains prendraient en main la crise post électorale ivoirienne, nous avons été bien embêtés d'y voir débarquer Nicolas Sarkozy (Président de la France) avec une forte délégation. Notre malaise a été d'autant plus renforcé par l'annonce de Ban Ki Moon (SG de l'ONU) de vouloir baliser par une feuille de route; le travail du panel des 5 chefs d'états mandatés pour conduire la médiation en vue d'une sortie pacifique de la crise; et ce, avant même les conclusions dudit sommet.
QUESTIONS:
1. Ce panel annoncé est-il l'émanation du volonté souveraine des états africains de faire manifester la vérité et de s'autodéterminer?
Je crois que non. J'en veux pour preuve le communiquer final qui sanctionne sa création. Il est artistiquement flou. Et il dit plus reconnaître l'un des protagonistes (ADO) comme vainqueur, que ne cherche à faire manifester la vérité.
2. Ou est-ce encore une ponte bien voilée des mains occultes qui depuis toujours manipulent les soit disant médiateurs de la crise ivoirienne?
Je dirai oui. Comment donc cette initiative offensive appréciée par nous comme fine stratégie pour prendre de court l'arrivée des requins (Sarkozy et Ban Ki Moon) en anticipant sur le communiqué final, a bien pu subitement se retrouvée embrigadée dans les serres de l'ONU-FRANCE. Et donc leur travail ne consistera qu'à exécuter une feuille de route qui porte en elle même les germe de son échec. Les mêmes approches pour le même résultat. Plus grave Ban Ki Moon ose dire que le recomptage des voix serait une grave injustice.
Mais injustice à l'encontre de qui?
Ce qui serait injuste, ne serait-ce pas d'attribuer le pouvoir à celui qui ne le mérite pas selon le verdict des urnes. L'injustice, ça sera de déposséder le vainqueur au profit du perdant. Et nous savons tous qu'il dit reconnaître ADO comme vainqueur. Alors recompter va donc déposséder ADO de sa victoire pour l'attribuer à GBAGBO. Ce qui veut tout simplement dire qu'il connaît le vrai résultat des urnes. C'est donc cette vérité des urnes qui le gène tant au point de se mettre en branle de cette façon si inhabituelle.
3. Que pouvais bien avoir à faire Sarkozy himself à un sommet des africains?
Sarkozy dit globalement dans son discours qu'il souhaite que les états s'autodéterminent de façon pacifique. Rien que ça! Avait-il seulement besoin de se déplacer en terre africaine pour ne dire que ça? On me dira c'est un symbole. Mais écoutez, on n'en a rien à cirer des symboles nous, excuser du peu, mais on veut du concret et surtout qu'on nous laisse faire notre histoire par nous même avec de la collaboration certes, mais pas de l'ingérence. Sarkozy disons le tout net avait plus à faire dans les coulisses du sommet que dans le salon. Et cela se voit dans la désignation des 5 du panel.
4. La conclusion majeure étant la constitution de ce panel des 5, pouvons nous croire en leur impartialité?
J'en doute sincèrement.
Blaise Compaoré (Burkina Faso) a déjà affirmé son choix (ADO), il est donc forclos. Un mafieux profondément enraciné dans les arcanes de la françafrique. Il a obtenu l'annulation des poursuites contre lui par le TPI, pour son implication dans les guerres de Sierra Léone et du Liberia avec la contrepartie d'assouvir le désir malsain de la France en Côte d'Ivoire. Introniser ADO. Les dossiers sales sur lui sont donc retournés au tiroir dès le déclenchement de la guerre en Côte d'Ivoire. Il est tenu, comme tous les présidents de son acabit, par ses commanditaires au bout du fil d'un sournois chantage. Donc il ne faut rien d'autre que de se coucher et de baisser la petite culotte devant ses maîtres. Le beau petit toutou.
Idriss Deby (Tchad) est fragile parce que menacé par une rébellion dans son pays. Il doit son salut à la France de Sarkozy. En plus, il a cédé l'exploitation du pétrole du Tchad à des entreprises françaises et américaines en contrepartie de la protection de son pouvoir.
Jacob Zuma (Afrique du Sud) prétendu favorable à Gbagbo. Mais en réalité il est l'un des premiers chefs d'état africains à avoir appelé officiellement Gbagbo à quitter le pouvoir. S'il est vrai qu'il a après assoupli son discours, il n'en demeure pas moins controversé. Objectivement que dit-il dans son interview qui est perçu par certains comme un revirement en faveur de Gbagbo?
Sommairement, l'injonction de céder le pouvoir à ADO ne paie pas, alors il faut changer d'approche. Tout en se rappelant qu'Odinga a eu le même cheminement, il faut savoir raison garder. Et ne pas occulter la première déclaration officielle de Zuma. Cependant, à sa décharge, est-il loisible de croire que tous ceux qui contre l'option militaire d'ADO et la Cedeao, sont pour la solution de revisitation des élections de Gbagbo.
Jakaya Kikwete (Tanzanie) est lui aussi forclos, parce qu'il annonçait déjà à Dar es Salam depuis le 08 janvier 2011, que le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo "respecte la volonté" de son peuple et cède le pouvoir à Alassane Ouattara. Le président Kikwete "espère" que M. Gbagbo "reviendra à la raison et entendra les appels de l`ONU, de l`Union africaine, des leaders africains et du monde entier pour qu`il respecte la volonté du peuple ivoirien". source AFP
En voilà un autre qui croit qu'un pays souverain se gouverne à coup d'injonction de l'étranger. Alors un tel homme ne peut que se coucher devant la volonté inavouée des impérialistes.
Mohamed Oud Abdel Aziz (Mauritanie) est aussi fragile. C'est un président putschiste élu sur fond de crise. Une élection entachée de fraude massive, de manipulation de fichier électoral et de corruption généralisée selon l'opposition. Mais ce scrutin a été qualifié de régulier par la communauté internationale. En outre, ce président bénéficie de l'appui de la France dans la lutte contre l'avancée d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Il est donc un appui sûr de la France et ne peut que préserver les intérêts de ses bienfaiteurs.
Au regard de tout ceci, ne sommes nous pas fondé à croire que le complot est latent. Et que qu'il faut plus que jamais redoubler de vigilance. OUVREZ DONC LES YEUX ET VOS ESPRITS... Le serpent n'est pas mort...
Signé par Minga Wohi
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